L'exceptionnelle géographie de l'Azerbaïdjan

L'Azerbaïdjan est probablement le pays dont la diversité géographique, comparée à sa taille, est la plus importante au monde. Sur un territoire d'à peine 86600 Km² (soit plus petit que le Portugal) alternent montagnes abruptes et plaines humides, déserts steppiques et forêts denses, pâturages verdoyant et côtes tropicales. Cette diversité des paysages et des climats est au cœur même de la culture azerbaïdjanaise, et constitue une des grandes richesses du pays.


Un pays de contraste et de grands paysages

La situation géographique de l'Azerbaïdjan est très particulière; le pays se trouve au Caucase oriental, région soumise à des influences climatiques contradictoires. Encerclé par le plateau iranien, le grand nord russe et la mer Caspienne, l'Azerbaïdjan s'est façonné à l'image de ces influences contraires. Sur les onze types de climat établis par le botaniste Wladimir Peter Köppen , on en retrouve neuf en Azerbaïdan.

Le monde Bazardüzü, à la frontière entre la Russie et l'Azerbaïdjan, est la plus haute montagne de ce pays. 

Cette situation est bien évidemment propice à de fantastiques panoramas naturels, d'autant que beaucoup de régions du pays sont restées très sauvages et naturelles. Au nord, l'immense chaîne du Grand Caucase s'étend jusqu'à la mer Caspienne. Ces hautes montagnes, qui protègent l'Azerbaïdjan des vents froids venus de Russie, offrent de superbes paysages de prairies et forêts sauvages, surplombées par les neiges éternelles. De ses 4466 mètres, le mont Bazardüzü culmine au nord de cette région.

Plus au sud se trouve la vallée de la Koura, rivière qui traverse le pays en longueur. À l'ouest, c'est une grande plaine herbeuse, voire steppique; le climat y est continental, sec et assez froid. Cependant, plus on se rapproche de la mer Caspienne, et plus les températures deviennent douces. On se rapproche alors d'un climat tempéré, voire tropical sec, qui donne des allures presque méditerranéennes aux paysages côtiers. À Bakou, la capitale, le temps est doux en hiver et très chaud en été.

Un petit village dans le sud-est de l'Azerbaïdjan.

Si l'on continue à longer la mer par le sud, le climat se fait plus humide et plus chaud; le sud-est du pays fait penser aux îles tropicales, et offre de superbes paysages jusqu'à la frontière iranienne.
Plus à l'ouest, deux chaines de montagnes, les monts Talish (à cheval entre l'Iran et l'Azerbaïdjan) et le Petit Caucase (en direction de l'Arménie) offrent une grande diversité de reliefs. Les superbes plateaux du Karabagh (actuellement occupé par les troupes arméniennes) surplombent le pays, avant de se prolonger vers les montagnes d'Anatolie.

La région autonome du Nakhitchevan, quant à elle, se trouve au cœur des montagnes anatoliennes. C'est une région sauvage, aride et escarpée, aussi riche en paysages et merveilles naturelles que le reste du pays.



Richesses humaines et naturelles

Cette grande diversité climatique a fait de l'Azerbaïdjan une terre d'accueil de nombreuses espèces végétales et animales - ainsi que de traditions humaines multiples.

Des forêts de conifères de montagnes, à la jungle tropicale du sud-est, en passant par les steppes centrales, le foisonnement des paysages offre une flore variée et abondante. Près de 4500 essences végétales se trouvent dans le pays; cela représente deux tiers de la flore du Caucase. On notera que près de 250 de ces espèces végétales n'existent qu'en Azerbaïdjan, dont elles font la fierté.

La chèvre du Caucase, espèce rare et menacée, survit encore dans les hautes montagnes d'Azerbaïdjan. 

La faune de l'Azerbaïdjan est un étrange mélange d'espèces montagnardes (ours, aigles royaux, bouquetins...), tropicales (gazelles, hyènes, panthères...) et steppiques (chameaux, porcs-épics, serpents...) Jusque dans les années 1970, les rarissimes tigres de la Caspienne pouvaient encore y être observés; ils ont aujourd'hui malheureusement disparus.
Un très grand nombre d'oiseaux, dont certains particulièrement rares, vivent en Azerbaïdjan. Certains y restent en permanence, d'autres utilisent la région comme étape lors de leurs grandes migrations.
Sur les côtes et dans la mer Caspienne, deux espèces très rares, l'esturgeon et le phoque de la Caspienne, peuvent être observées.

L'homme n'est pas un reste dans cette riche mosaïque de paysages. Le caractère hostile et rude des montagnes d'Azerbaïdjan a renforcé les liens de solidarité au sein du peuple. L'hospitalité unanimement reconnu des Azerbaïdjanais vient, en partie, de cette solidarité face aux rudesses de la nature.
L'agriculture et l'élevage ont été adaptés aux besoins et paysages environnants. Dans les hautes montagnes, la transhumance des grandes troupeaux de moutons vers les pâturages continue de rythmer la vie des villages. Dans les plaines, l'agriculture se modernise mais reste encore traditionnelle. Selon les régions, le coton, le tabac, la pastèque ou les fruits secs sont cultivés et exportés. Sur les côtes, enfin, la pêche tend à être progressivement évincée au profit de l'exploitation du pétrole - autre cadeau de la nature à l'Azerbaïdjan.

Les feux naturels qui surgissent en Azerbaïdjan sont une autre merveille que la nature lui a offerte. Ce phénomène naturel étrange est très lié au zoroastrisme, une des grandes religions historiques du pays. 

L'histoire humaine de l'Azerbaïdjan est donc étroitement liée à la géographie du pays; une géographie faite de contrastes, dure et généreuse tout à la fois, et toujours pleine de surprises. Depuis son indépendance, l'Azerbaïdjan tâche de mettre en valeur ses atouts géographiques. La beauté de ses paysages, la grande richesse de sa faune et de sa flore, ses villages traditionnels, attirent autant les touristes que les scientifiques et anthropologue. Rarement on aura pu autant dire d'un pays que son identité est profondément liée à son histoire naturelle et géographique.